TOKAE a passé la parole à Gilles, qui nous a accompagné pendant 2 jours et une nuit dans la jungle des Cardamomes. Voici son récit :
Après 24h passées en immersion dans la vie paysanne khmère, au milieu des rizières, nous poursuivons notre périple, toujours dans l’idée de vivre des choses hors normes (occidentales en tout cas). C’est donc tout naturellement que nous nous dirigeons vers la chaîne de montagne des Cardamomes et sa jungle, au sud du pays. LA jungle !
Arrivée au camp de base
Après un trajet sur une route envahie par les touristes locaux se dirigeant vers la côte à l’occasion du nouvel an khmer, puis quelques kilomètres sur une piste de terre rouge, nous arrivons à notre premier camp de base : un terrain vague en bord de fleuve, agrémenté d’une magnifique maison traditionnelle bleue en bois. Nous arrivons au même moment que l’équipe qui nous accompagnera tout au long de cette aventure : Max, Théo (deux grands gaillards adorables, qu’il vaut mieux avoir pour amis) et leur ranger Kri (un ancien braconnier reconverti à l’accompagnement de voyageurs à la recherche de sensations fortes).
Après un déjeuner rapide, une petite balade tranquille dans la forêt alentour pour certains et une petite sieste pour d’autres, nous voilà partis pour une virée rafraîchissante sur le fleuve qui mène à la mer.
Puis retour au camp. Fin d’après-midi en douceur. Pour cause de départ matinal le lendemain, dîné très tôt. A la chandelle, car l’électricité n’a pas encore été installée. Tout autour n’est que noir. Et même outre-noir, dirait Pierre Soulages.
Départ en jungle
Le lendemain matin, après un petit déjeuner rapide et sommaire, départ matinal donc, pour la jungle. Une heure de 4X4 sur une piste défoncée et nous voici dans la « maison de campagne » de Kri. Nous y sommes accueillis par ce qui deviendra notre mascotte : un adorable bâtard doué d’une stupéfiante intelligence, que nous baptiserons d’abord « le chien », puis rapidement Kiki…
Nous laissons nos bagages et prenons avec nous le stricte nécessaire. Et c’est parti. Plongée immédiate dans les enchevêtrements de la jungle. La jungle tant attendue. Enfin ! Du fait d’une moiteur à son paroxysme, nous sommes très rapidement trempés. D’abord par notre sueur, puis très vite par un bel orage, qui sera salvateur, et qui ne nous quittera qu’à notre arrivée sur le camp.
C’est donc intégralement trempés que nous arrivons sur notre bivouac, sous une petite forêt de bambous, après avoir rencontré de très très près deux magnifiques biches. La pluie cesse miraculeusement de tomber et avant qu’elle ne repointe son nez, la priorité est d’installer nos hamacs et leurs bâches. Nous nous y attelons à la hâte, on ne sait jamais : la météo peut changer très rapidement. Nous profitons ensuite du beau temps pour nous changer et enfiler des tenues sèches.
A une centaine de mètres, au bout du sentier, la cascade, presque asséchée, puisque nous sommes en fin de saison sèche. La vue sur la canopée est bluffante. Et même si nous avons marché sous la pluie pendant quasiment toute notre randonnée, la baignade est salutaire. La sieste sur les grands rochers plats aussi. Chacun vaque à ses occupations, avant de tous se retrouver autour du feu pour un petit apéritif bien sympathique et un dîner digne des marchés khmers, c’est-à-dire excellent.
C’est le ventre satisfait et l’esprit rempli d’images, de senteurs et de plaisirs que chacun à notre tour nous prenons possession de nos hamacs avec moustiquaire intégrée. S’y faufiler et y tenir en place toute la nuit sera une expérience à part entière et une épreuve en soit.
Une nuit en hamac, au milieu de nulle part
Ainsi commence notre nuit, éclairée par la pleine lune grâce à un ciel dégagé. Les bruits de la jungle nous entourent. Des bruits inconnus, plus ou moins lointains, souvent curieux, mais jamais effrayants. Une nuit peu réparatrice pour la plupart d’entre nous, du fait de réveils intempestifs et réguliers, de ronflements, de froid et d’humidité, selon les uns et les autres.
Le matin arrive vite et tôt. Nous constatons à notre grand soulagement que nous n’avons pas été dévorés par les rares tigres encore en vie dans les montagnes cambodgiennes et que les singes ne sont pas venus chiper nos effets personnels. Réveil en douceur. Chacun émerge à son tour de sa nuit tropicale. Et chacun rejoint à son tour le feu allumé pour faire bouillir l’eau du café, qui nous assurera un bon démarrage.
Les sacs sont refaits, les hamacs décrochés des arbres. Nous remettons avec grande joie nos vêtements et chaussures mouillés de la veille et qui n’ont bien évidemment pas pu sécher durant la nuit, pour cause d’humidité importante. De toute façon, comme la veille, notre sueur finira de les tremper à nouveau très vite.
Et c’est le cœur léger que nous nous remettons en route pour retourner à notre point de départ de la veille. Balade tranquille, chaude et courte. Trop sans doute, car nous aurions aimé que l’expérience se poursuive plus longtemps, à la découverte des méandres de la jungle. Nous retrouvons rapidement la famille de Kri dans sa maison de bois, accueillis par des mangues bien mûres et des fruits du jacquier. Nous laissons hamacs et bâches, récupérons le reste de nos affaires, disons au-revoir à notre ranger Kri et son incroyable chien, et nous engouffrons dans notre 4X4 rutilant, en route pour la suite de nos aventures dans le sud du Cambodge.
3 Commentaires
Désolé pour les nombreuses redites. C’est ça de ne pas assez se relire. Pourtant je le dis tout le temps à mes élèves…
Les redites comme tu dis , je ne les ai pas remarquées.Par contre je me suis régalée de lire vos aventures.Au fait, Gilles étais-tu toujours rassuré dans la jungle?
Merci et bises à vous 2.
Solange